17 octobre 1961 – Une pièce pour transmettre la mémoire d’un crime d’État

M’hamed Kaki revient à Stains pour jouer 17 octobre 1961, je me souviens…

Une œuvre théâtrale rendant hommage aux victimes de la répression sanglante tout en invitant au dialogue.

© Julien Ernst

En octobre, la ville de Stains commémorera le 64e anniversaire du massacre du 17 octobre 1961. Pour marquer cette date, l’Espace Paul-Éluard accueille une représentation de la pièce 17 octobre 1961, je me souviens… . M’hamed Kaki sera sur les planches jeudi 9 octobre, à 20h.

L’auteur de la pièce était venu à Stains pour finaliser sa création théâtrale, en 2021. « Je l’avais jouée dans la ville, d’abord comme une lecture-performance. Je l’ai imaginée dans le cadre du 60e anniversaire du massacre du 17 octobre, qui est un crime d’État. Je trouvais injuste que rien n’ait été fait pour sa reconnaissance. » Pour ce sociologue de formation, Je me souviens… est avant tout une pièce qui raconte la vie, celle des travailleurs algériens et celle des manifestants tués ou blessés le jour du 17 octobre, et celle de leurs descendants.

« La pièce part de la quête d’une jeune fille, qui s’adresse à son grand-père, découvrant qu’il était résistant, militant politique et syndical, raconte l’artiste. Elle le pousse pour qu’il lui parle et raconte son histoire. »

Commence alors un long récit incarné par M’hamed Kaki, qui fait des allers-retours entre l’histoire coloniale de l’Algérie, la vie modeste des ouvriers algériens et cette « terrible répression ». « Il y a plus de 100 ans d’histoire, car le 17 octobre 1961 ne peut se comprendre que dans le cadre de l’histoire coloniale. Comme l’a dit Frantz Fanon :  » un État colonial est un État raciste  » », détaille M’hamed Kaki. Et de revenir sur ce drame, durant lequel des centaines d’Algériens ont trouvé la mort, des centaines d’autres ont été blessés tandis que d’autres ont été expulsés.

Ce jour-là, 40 000 personnes de toute la banlieue de Paris convergent vers le centre pour protester pacifiquement contre le couvre-feu raciste imposé aux seuls « Français musulmans d’Algérie ». « C’est là que le préfet de Police Maurice Papon va dire  » nettoyez tout ça ! « . C’est un crime d’État, car il y avait un aval des plus hautes autorités de l’État », estime M’hamed kaki. « Les historiens disent que c’est la plus grande répression de Paris après La Commune. »

Le comédien donne rendez-vous aux Stanois le 9 octobre, pour sa pièce « qui jongle entre rires et larmes et se termine comme une fiesta ». Un échange avec le public suivra la représentation. « Le théâtre c’est le seul lieu pour dire des choses que l’on ne peut dire nulle part ailleurs. »

• JULIETTE BAROT

Informations pratiques :

La pièce 17 octobre 1961. Je me souviens sera jouée jeudi 9 octobre, à 20h, à l’Espace Paul-Éluard.

Tarif plein : 12 € ; réduit : 6 € ; moins de 12 ans : 4 €. Info et résa au 01 49 71 82 25 ou resaepe@stains.fr

Navette gratuite :
• 19h Poste de l’Avenir
• 19 h 15 à Allende
• 19 h 30 au métro Saint-Denis université.

© Julien Ernst

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