Anniversaire – Maria Lauron, centenaire et en pleine forme !

Elle habite à Victor-Renelle et vient de fêter ses 100 ans. Un siècle de vie qui se lit à travers son regard vif et doux.

Coquette et raffinée, elle puise son bonheur et son énergie chez ses deux fils, ses cinq petits-enfants et ses quatre arrière-petits-enfants. Son léger accent espagnol traduit ses origines, mais pour Maria Lauron, sa maison, c’est Stains.

© Julien Ernst

Maria Lauron, vous venez de fêter votre centième anniversaire. C’était le 17 octobre c’est bien ça ?
Sur mes papiers, il est noté cette date, mais il y a eu un petit oubli à la mairie (rires). Ce jour-là correspond à mon baptême. En réalité, ma date d’anniversaire est le 17 septembre.

Avez-vous organisé quelque chose de particulier pour fêter ce siècle de vie ?
Ma famille a organisé une fête le 28 septembre à Montpellier, là où vit un de mes fils. C’était une surprise. Nous étions une cinquantaine de personnes. Il y avait toute ma famille et mes amis… Ils sont venus de partout, certains de Barcelone et même de New-York ! C’était une émotion très forte, je ne m’y attendais pas. Cette fête est le plus beau cadeau que j’ai eu dans ma vie.

Un bonheur qui se lit sur votre visage ! À 100 ans, vous avez pu vous rendre à Montpellier seule ?
Oui, j’ai pris le train. C’est vrai que j’étais stressée par ce trajet, mais tout a été très bien organisé. J’ai eu une prise en charge de chez moi jusqu’au train avec un fauteuil roulant, ainsi qu’à l’arrivée.

• Il est vrai que vous allez l’air parfaitement en forme. Vous avez l’air d’avoir 70 ans… Quel est votre secret ?
Je ne sais pas (rires). Je n’ai pas de problèmes de santé mis à part du diabète et un peu de tension. Dès que je peux, je bouge. Je fais beaucoup de choses à la maison et je marche. Je vais faire mes courses à pied avec mon déambulateur. Je cuisine beaucoup aussi, j’adore ça. Je me fais des petits plats que j’accompagne parfois d’un petit verre (rires).

Mais, j’ai quand même une aide-ménagère qui vient à la maison trois fois par semaine pour m’aider à prendre ma douche et faire le gros du ménage. Mes jambes ne sont plus aussi solides qu’avant. Et pour ma tête, je fais des mots casés, je regarde les jeux à la télévision, je me sers de mon téléphone pour aller sur les réseaux sociaux…

C’est vrai que ça doit aider ! Abordons un peu votre histoire avec Stains. Vous êtes née à Grenade en Espagne, mais vous avez grandi à Barcelone où vous avez vécu jusqu’à vos 31 ans. Comment êtes-vous arrivée ici ?
Je suis venue en France pour me marier. Mon mari est né en Espagne de parents français. On s’écrivait des lettres et en 1955, je l’ai rejoint. Lui, il était en France depuis 1939. Il a connu les camps de concentration comme beaucoup d’Espagnols.

Nous avons vécu à Paris pendant cinq ans à côté du Moulin Rouge avant de venir à Stains pour le travail de mon mari. Nous avons vécu au Moulin Neuf avant de nous installer ici. À l’époque, les balcons des immeubles me plaisaient beaucoup et je voulais y vivre. Cela fait 40 ans maintenant.

Mon mari est décédé il y a 20 ans, mais j’ai mes habitudes, mes repères et aussi des amis notamment ma voisine Jacqueline qui habite au 7e étage et qui est comme ma nièce.

Depuis votre salon vous avez une superbe vue sur le parc. Vous avez dû voir sa transformation, tout comme le reste de la ville ?
À l’époque c’était un terrain vague. Il y avait une ferme à ce niveau-là où on allait acheter ce dont on avait besoin. J’ai des photos en noir et blanc de cette époque avec le plus jeune de mes fils. Il marchait à peine.

C’est vrai que Stains a beaucoup changé. C’était un village avant, il y avait plus de commerces. Le monde a changé en général. Maintenant il y a les technologies. C’est formidable !

Que peut-on vous souhaiter maintenant ?
De continuer comme ça. J’espère pouvoir aller au mariage d’une de mes petites-filles en septembre prochain. Mes petits-enfants et arrière- petits-enfants me remplissent de bonheur. Je suis très contente de la vie que j’ai eue.

• MAËLISS ORBOIN

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