Mobilisation – Antennes 5G : “Qu’ils les retirent !”

Des habitants du Centre-ville se mobilisent contre l’installation d’antennes-relais sur le toit de leur immeuble.

Interpellation du bailleur, pétition, rassemblement… Ils espèrent obtenir le retrait du projet en invoquant le principe de précaution.

© Julien Ernst

Depuis quelques semaines, des habitants nous ont signalé plusieurs projets d’installation d’antennes 5G à différents endroits de la ville. Au Clos Saint-Lazare, l’installation des antennes est effective depuis la fin du mois dernier sur le toit de deux immeubles rue George-Sand avant une probable mise en service. Au 19, avenue Louis-Bordes, les habitants qui ont été informés il y a quelques semaines par voie d’affichage ont décidé, eux, de s’opposer à cette installation.

« LE BAILLEUR FAIT LA SOURDE OREILLE »

Ainsi, l’Amicale des locataires a rapidement communiqué auprès des habitants en faisant circuler une pétition et rencontré le bailleur, Seqens.

De cette réunion, les locataires en sont ressortis avec la ferme attention de faire retirer ce projet d’installation d’antennes-relais. « La personne qui nous a reçus n’était pas au courant ou, en tout cas, n’a pas semblé comprendre nos inquiétudes, explique une locataire. Ils font la sourde oreille mais nous irons les chercher jusqu’au siège à Aubervilliers s’il le faut ! ».

Dans les couloirs de cet immeuble aux 210 appartements fleurissent des inscriptions : 5G=cancer, antennes-relais : attention danger… « Depuis l’installation d’antennes 4G il y a quelques années sur le toit de l’immeuble, nous avons constaté des maux de tête, des enfants souffrent de crises d’épilepsie et une locataire a découvert un cancer du sein, affirme la locataire qui s’insurge. L’école Anatole-France est juste à côté, comment peuvent-ils installer ces antennes ? Qu’ils les retirent ! »

« AUCUN NOUVEAU RISQUE SUR LA SANTÉ » D’APRÈS L’ANSES

Selon un décompte transmis par les services de la ville, 26 sites de téléphonies mobiles (2G et plus) sont installés en ville, dont une vingtaine en service. Le cadre réglementaire oblige les opérateurs à transmettre une demande d’autorisation préalable auprès du maire.

Les installations doivent être conformes aux valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques et aux règles d’urbanismes édictées dans le Plui (Plan local d’urbanisme intercommunal). Le maire demande systématiquement une simulation d’exposition si celle-ci n’est pas prévue.

Si ces conditions sont réunies, la ville ne peut pas s’opposer à ces installations. Si les antennes 5G cristallisent les tensions et suscitent de nombreuses inquiétudes de la part des riverains, il n’existe en l’état des connaissances actuelles « aucun nouveau risque sur la santé », d’après une étude de l’Anses datée de février 2022.

Cependant, l’organisme de sécurité sanitaire ajoute également qu’il convient de « poursuivre la production de données. En effet, si les travaux successifs de l’Anses sur les radiofréquences, sur lesquels cette dernière expertise s’appuie, indiquent qu’il n’existe pas à ce jour de preuve d’effet sanitaire lié aux usages numériques courants, d’autres effets comme le développement de cancer, l’altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité continuent de faire l’objet de travaux », conclut l’instance.

• M.B.

Peut-on autoriser l’implantation d’antennes à proximité d’habitation ?

Le décret du 3 mai 2002, qui est la référence réglementaire applicable en la matière, ne prévoit pas de distance minimale à respecter entre un émetteur et des habitations ou autres lieux publics.

L’article 5 du décret demande seulement lorsque l’on est dans un rayon de 100 mètres d’établissements scolaires, crèches ou établissements de soins, d’assurer une exposition aussi faible que possible de ces établissements tout en préservant la qualité de la réception, d’après l’Anfr (Agence nationale des fréquences).

Par ailleurs, les particuliers peuvent, gratuitement, solliciter l’instance pour mesurer l’exposition dans leur logement par un laboratoire accrédité et indépendant sur le site internet : mesures.anfr.fr

La ville, qui dispose d’un compte certifié, a effectué des mesures et les résultats concernant les écoles montrent une exposition en deçà des seuils réglementaires.

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