Portrait – c’est devenu passionnel, mon équilibre, ma joie

18 novembre 2025

Angius Isabelle, personnalité locale hors norme et artiste remarquable, expose actuellement 45 de ses oeuvres à la préfecture de Bobigny et deux autres à la galerie Taches d’art. Elle invite les Stanois à les découvrir.

Quand elle est entrée au 5 rue Carnot, tout le monde a levé les yeux de son écran. Dans le silence studieux de ce lundi après-midi, tout a été chamboulé par cette tempête de bonne humeur : Angius Isabelle.

Avec ses levés de bras d’une élégance de danseuse, son rire communicatif et son magnifique collier aux milles couleurs, elle a donné le sourire à chaque personne qui travaille à réaliser tous les 14 jours Stains actu. Et cela arrive régulièrement, car la rédaction du journal municipal stanois a une particularité que peu a, elle a pignon sur rue et accueille la population pour se rencontrer, échanger, écouter, accompagner et mettre en lumière des projets…

Et une nouvelle fois, coutume est confirmée. Isabelle, elle, est une artiste bien de chez nous, car elle habite à Stains depuis presque 25 ans. Si son papa est né en Sardaigne, la petite fille a grandi en Normandie du côté de ses grands-parents maternels. « C’est la source de mon amour pour la campagne et ses couleurs ».

Un autre amour, celui pour son jeune mari, l’emmène à la capitale, dans un appartement à Montmartre. « J’étais gardienne d’immeuble. Le côté artistique de ce quartier m’intriguait, m’attirait ». Isabelle observe, s’ouvre au ressenti… et arrive à Stains. Si dès le départ, elle s’engage bénévolement dans l’association bien connue localement, Cinq sur Cinq, que son mari, le célèbre Monsieur Jean, préside depuis des années, « il me manquait quelque chose, et je me suis mise à peindre mon frigo, mes murs, mes meubles… » Un jour, dans son appartement situé dans le quartier Louis-Bordes, « je me suis imaginée un cadre dans cette déco. J’ai fait une toile. » Mais oui ! C’est ça ! Le déclic est confirmé quand un proche – hors ses enfants et son mari – la complimente.

« À partir de là, moi qui ne sais pas dessiner, je me suis inspirée des techniques de Michel-Ange avec ses piques et ses tampons. » L’abstrait l’appelle. « Je crée, j’innove sans cesse, je crée, je crée ! ». Une boulimique de l’art en personne. « C’est devenu passionnel, mon équilibre, ma joie », affirme la Stanoise avec l’art oratoire à l’italienne. « J’ai besoin de peindre tout le temps. Si je ne crée pas, cela joue sur mon caractère (NDLR : rappelons- nous de ses origines normande et italienne, mariée à un gabonais). La nuit je me lève, je peins, le temps se suspend. »

Le temps se suspendait aussi quand on lui parlait de se séparer ou de vendre ses oeuvres. Elle a longtemps refusé. « Je ne veux pas m’ennuyer dans mes créations. Des fois, j’ai besoin d’un arrêt, d’une pause, et je reprends au déclic… après tout Leonard de Vinci a mis 30 ans à finaliser La Joconde ! Mais aujourd’hui, avec les années, j’ai appris à enfermer mes oeuvres sous d’énormes plastiques pour ne plus y toucher. Avant il était hors de question de me séparer de mes bébés. Là je suis prête. » En ce moment, 45 de ses oeuvres sont exposées à la préfecture de Bobigny.

« Au départ c’était pour deux semaines, mais cela fait déjà trois mois », n’est pas peu fière Isabelle. On ne peut pas vraiment décrire ses créations tellement elles sont différentes. S’il y a une chose que la Stanoise s’impose c’est « ne pas avoir de limite de créations ». Isabelle adore l’acrylique mais aussi les pigments naturels et alimentaires. Elle a concrétisé une idée : celle de peindre directement sur le plastique des toiles. « J’adore le résultat », confie Isabelle. La sculpture sur toile, avec une oeuvre de 30 kg, c’est aussi son dada du moment.

Sans oublier qu’elle a excellé dans l’expérience IA dans deux de ses oeuvres et qu’actuellement elle s’essaye à la photographie sur aluminium. Si elle n’aime pas qu’on la regarde créer dans son atelier, où trônent au moins 45 autres oeuvres, elle invite les Stanois qui aimeraient découvrir son exposition à la contacter pour leur obtenir des invitations.

Des invitations, nul besoin, pour découvrir ses deux oeuvres affichées durant l’exposition Trait d’union à la galerie Taches d’art, située au 6 rue Jean-Durand et ouverte les lundis et jeudis de 15h à 19h. Et prochainement, elle interviendra, avec conseil Cinq sur Cinq, dans un Ehpad de Stains pour partager sa passion avec les résidants.

• C.S.