Portrait – Francis, passeur de mémoire
Passionné par l’histoire de sa ville, Francis Toussaint se livre pour partager et donne rendez-vous aux Stanois à la prochaine visite de la Cité-jardin guidée par les passeurs de mémoire dont il fait partie le 20 septembre prochain. Rencontre.
C’est le 14 juin 1957 que le petit Francis pousse son premier dans le 15e arrondissement de Paris. Il grandira à Vanves, puis à Aubervilliers où il décroche son diplôme de mouleur noyauteur au lycée Corbusier. En 1976, avec ce beau métier de fabrication de moule qui sont remplis de métal en fusion pour créer des pièces diverses et variées en main, il décide d’embaucher… en Pologne. Pays où il trouve l’amour duquel naitra son premier garçon, Michal en 1977. Son deuxième, Jean-Marc agrandit la famille en 1981, l’année où Francis quitte son pays d’accueil.
« L’état de guerre était décrété et mon entreprise ne m’a pas fourni de logement, alors j’ai rejoint Stains et l’appartement de ma maman. Elle a été une des premières à loger dans la tour de La poste au Clos Saint-Lazare, raconte Francis assis dans la rédaction de Stains actu. J’ai ensuite obtenu un appartement au 54/56 rue Paul-Verlaine aujourd’hui détruite, toujours au Clos Saint-Lazare, puis on s’est retrouvé avec ma femme et mes trois garçons, Damien étant le petit dernier né en 1989 à la résidence Marcel-Le Pogamp au quartier de l’Avenir ».
Le Stanois se plait à raconter que ses trois soeurs et ses trois garçons ont tous fréquenté les établissements scolaires stanois : la primaire Jean-Jaurès et le collège Pablo- Neruda. Il connait la ville, il aime sa ville. Pourtant il n’y travaille pas. S’il est sapeur-pompier volontaire à Garges-lès-Gonesse, son métier dans le transport routier le fait changer de ville mais il restera fidèle à sa société, celle qui s’appelle aujourd’hui Géodis. Sur les quais, il finira contremaître, mais aura passer des heures à militer au syndicat CGT jusqu’en 2010 avant « de passer la main aux plus jeunes ».
Enfin, le temps de la retraite est arrivé. Francis prend plus le temps et se lance dans la recherche de cette ville qu’il aime tant, Stains. Stains d’antan c’est un domaine qui plaît aussi à Gérard Larue dont votre journal a souvent parlé pour vous partager ses recherches historiques. Francis et Gérard vont se rencontrer et l’histoire de Stains va se mettre à s’étoffer. « Gérard est désormais installé en Bretagne, mais continue son travail sur l’histoire de Stains donc je fais des recherches pour lui. Je suis lecteur aux archives de Stains, mais aussi départementales et nationales.
Dernièrement nous avons trouvé des informations sur Louis Delescaux. Ils étaient quatre Résistants le 24 août 1944 à la Patte d’oie de Gonesse quand ils ont été attaqués par les Allemands. Trois sont morts sur le coup, le Stanois a lui été transporté mais a succombé à ses blessures. Il habitait au 34 bis Maxime-Gorki avec son ami Eugène Hurel, tué, lui, en bas de chez eux le 25 août. » Francis a passé beaucoup de temps sur le terrain aussi. Il a photographié et recensé les adresses des Résistants, fait un inventaire des plaques et des impacts de balles avenue Aristide- Briand. Francis ne s’arrêterait pas de raconter toutes ses anecdotes qui sont toutes documentées.
Il cite le dentiste Toraval, Robert Tissier, le directeur de l’école du Globe Alex René Lucien, Jean Grignoux… La Résistance et La Libération de Stains le passionne. Mais pas que. Rencontrez-le Avec Gérard-encore- il a le recensement de tous les noms des commerçants de Stains de 1871 à 1946. Il a aussi remonté le fil d’une histoire de moeurs à partir d’une tombe qui l’a intrigué au cimetière de Stains. C’est donc tout naturellement que quand s’est formé le groupe de Passeurs de mémoire avec l’association régionale des Cités-jardins, il a tout de suite adhéré et s’est engagé. « L’idée est d’emmener des Stanois en balade dans la Cité-jardins et nous sommes six volontaires à partager des anecdotes, des histoires.
Nous sommes trois retraités, deux mamans et trois étudiants. Les mamans racontent par exemple qu’elles ont passé leur permis de conduire dans l’auto- école du quartier, nos étudiants en beaux arts et architecture racontent de magnifiques choses et moi, je peux raconter la mort de Daniel Falempin ou l’histoire de l’avenue Paul-Vaillant-Couturier. Je vous invite à venir nombreux à notre prochaine balade à l’occasion des Journées du patrimoine le 20 septembre prochain. »
• C.S.
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