Portrait – Hervé Caderon, la flamme éternelle

20 mars 2024

Le 25 juillet prochain, le président de l’ES Stains athlétisme sera l’un des relayeurs de la flamme olympique en Sein-Saint-Denis.

Portrait d’un dirigeant qui a su conserver « le feu sacré » au fil des ans.

« Avoir la flamme » : l’expression consacrée pour celles et ceux qui ont “le feu sacré” et savent faire vivre une passion ou une cause, semble avoir été taillée sur mesure pour Hervé Caderon, président de l’ES Stains Athlétisme. À tel point qu’il a été désigné pour être l’un des relayeurs de la flamme olympique en Seine-Saint-Denis, le 25 juillet prochain, à quelques heures de la Cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.

« Pour moi, c’est une fierté, parce que les JO, c’est le symbole d’un idéal sportif et puis ça récompense aussi le sens de mon engagement au service de la transmission des valeurs du sport », explique-t-il sobrement. J’espère juste que je serai désigné pour courir à Stains, chez moi, ce serait logique. Mais, j’en saurai plus bientôt… » Stains, c’est en effet toute sa vie depuis le début des “sixties” : il a alors quatre ans et ses parents emménagent du côté du Moulin Neuf.

Sept ans plus tard, en 1967, il prend sa première licence à l’ES Stains athlétisme. Un club où il a successivement couru, entraîné, puis dirigé. Aujourd’hui et depuis deux décennies, il fait même les trois de concert ! Coureur fort de 57 ans de pratique, il a préparé durant tout cet hiver, au rythme de trois entraînements hebdomadaires, les championnats de France de cross FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail) dans la catégorie des plus de 65 ans.

Entraîneur depuis 40 ans, il s’occupe des ados et des adultes du club l’espace de trois séances par semaine. Enfin, depuis 20 ans, il préside donc aux destinées de la section athlétique de l’Espérance sportive.

COURIR, UNE PASSION FAMILIALE

Le tout en menant une carrière professionnelle bien remplie jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en 2017, de son poste de surveillant de travaux au sein de la mairie de Paris. « C’était une sacrée organisation, juge-t-il avec le recul.

Mais, heureusement, ma femme Isabelle, coureuse aussi, a partagé ma passion avec moi. Il valait mieux parce que j’ai passé pas mal de temps sur les stades et j’en passe encore beaucoup… » Voilà qui explique sans doute pourquoi Nicolas et Bérénice, les deux enfants trentenaires du couple, sont également devenus entraîneurs et dirigeants au sein de l’ES Stains.

En attendant, peut-être, la génération de ses trois petits-enfants qu’Hervé garde régulièrement depuis qu’il est retraité. « Plutôt que retraité, je préfère dire que je suis en vacances à vie, rectifie-t-il. Enfin, à vie, pour le temps qu’elle durera encore ! »

Ce qui est sûr en revanche, c’est que le futur relayeur de la torche des Jeux olympiques, n’est pas près de battre en retraite sur les terrains sportifs : « Entraîner les plus jeunes me maintient en forme, dit-il. Et puis, il y a un tel potentiel sportif au sein de la jeunesse de Stains que c’est presque un devoir de leur rendre ce que le sport m’a apporté. »

UNE FOULE DE SOUVENIRS OLYMPIQUES…

Ce qu’il fait aussi plus largement en s’investissant au sein de la FSGT, la fédération qui défend les valeurs d’un sport populaire : en 2023 il était ainsi le sélectionneur de l’équipe de France d’athlétisme FSGT lors des Jeux sportifs mondiaux en Italie.

« Au-delà du sport et de la compétition, c’est aussi un évènement qui te permet de rencontrer des athlètes ou des bénévoles du monde entier. Et, c’est avant tout l’esprit d’une fête d’un sport pour tous que je défends au quotidien au sein de l’ES Stains », expose ce photographe passionné qui a découvert l’envers du décor des Jeux d’été à Atlanta 1996, Sydney 2000 et Athènes 2004 dans le sillage de son beau-frère Denis Langlois, marcheur et pilier de l’équipe de France pendant près de 20 ans.

De très « beaux souvenirs de voyages et de belles rencontres » qu’il espère revivre lors de la quinzaine olympique (26 juillet-11 août) parisienne en dépit d’une politique tarifaire qui a rendu les « Jeux de Paris malheureusement inaccessibles à beaucoup trop de monde, estime-t-il. Mais, j’espère que l’esprit de partage des Jeux olympiques, celui de peuples qui se réunissent autour d’un moment de célébration sportive, sera bien vivant à l’extérieur des stades, dans nos villes de Seine-Saint-Denis. » Comptez, en tout cas, sur Hervé Caderon pour le faire briller…

• FRED LAURENT