Portrait – Les Topolovac, une famille tout en haut du panier

Quand papa et maman pratiquent le basket à haut niveau, les enfants ont souvent tendance à reproduire le modèle familial.

La preuve par deux avec Laura et Tony Topolovac, 19 et 21 ans.

© Julien Ernst

Dans la famille Topolovac, on joue en cinq majeur… Comprenez que Misel et Valérie -les parents- ont élevé cinq enfants qui jouent tous au basket. À commencer par deux des aînés de la fratrie Laura et Tony, 19 et 21 ans.

Un duo, qui, chacun à sa manière, se rapproche du plus haut niveau de son sport. « Si on en est arrivés là, c’est parce que nos parents nous ont toujours soutenus, encouragés pour qu’on donne le meilleur de nous-mêmes », déroule Laura, 19 ans, joueuse de l’Olympique Sannois-Saint-Gratien (OSSG), club du Val-d’Oise voisin avec lequel elle évolue dans le championnat de France de Nationale 3.

Formée à l’Espérance sportive de Stains (ESS) où son père officie dans l’équipe d’encadrement, la jeune femme a donc été largement biberonnée à la balle orange. « En ayant un papa et une maman passionnés de basket, j’ai forcément passé beaucoup de temps sous des paniers dans des gymnases, sourit-elle. Alors, disons que j’ai voulu faire comme eux et surtout comme mon frère Tony que j’admire… »

UN BALLON TOUJOURS ENTRE LES MAINS

Mais pas question pour autant de verser dans la monomanie. Chez les Topolovac, la philosophie sportive était simple : « On teste d’abord un ou plusieurs sports, on s’y met à fond et au bout du compte on choisit l’activité qui plait le plus », expose Misel, paternel et coach impliqué de ses minots à ses heures perdues. « Dès que j’ai eu trois ans, j’ai eu un ballon dans les mains, confirme Tony, le frangin de Laura. J’adorais ça, mais je n’ai pas fait que ça. À l’ESS, j’ai aussi essayé la natation, l’athlétisme. Et puis finalement, je suis retourné vers le basket ! »

Une discipline qui l’a amené cette saison à quitter le giron familial pour rejoindre le Basket club Saint-André-les-Vergers dans le département de l’Aube. Dans le championnat de France de Nationale 3, l’ex-joueur de Tremblay-en-France, a également vite trouvé ses marques : « C’est un championnat bien relevé avec de bonnes petites équipes », décrypte celui qui cumule un job de surveillant dans un collège du coin, en supplément de ses heures sur les parquets avec son club.

Une routine qu’il rompt lors de très nombreuses communications et discussions à distance avec sa soeur Laura : « On est très proches, on se parle de nos matchs, de nos entraînements, on se soutient. Et bien sûr, on évoque aussi l’actualité du basket », explique ce pur produit de la formation basket «made in» Seine-Saint-Denis puisqu’il a joué successivement à Stains, La Courneuve et puis à Tremblay.

Un horizon que Tony compte bien élargir, tout comme sa soeur, dans les prochains mois. « Moi, je me vois bien aller jouer en Espagne ou en Italie, des pays où le basket est très développé. Et puis, j’aime aussi la culture, l’art de vivre de ces deux pays, donc pourquoi ne pas tenter le coup lorsque j’aurais fait mes preuves en France… »

© D.R.

AVEC LA CROATIE AUX JEUX DE PARIS ?

Un goût pour l’aventure et la découverte que Laura place, elle, plus à l’Est sur la carte de l’Europe puisque l’actuelle arrière de l’OSGG rêve de renouer avec les racines ex-yougoslaves de la famille Topolovac et ambitionne donc d’aller jouer, un jour ou l’autre, dans cette Croatie où elle a déjà passé de nombreux étés. « Franchement, ça me plairait énormément, d’abord parce que c’est une partie de mes racines familiales et puis parce que c’est un vrai pays de basket, avec énormément de grands basketteurs et basketteuses de niveau mondial, découverts là-bas. »

D’ailleurs, lors des Jeux de Paris l’été prochain, Laura Topolovac pourrait profiter de sa double nationalité en représentant la Croatie dans l’équipe nationale de 3 contre 3, autrement dit la version «street » du basket traditionnel, devenu discipline olympique en 2021 à Tokyo. « C’est une possibilité qui existe, expose la jeune femme. Des responsables de la Fédération de basket croate m’ont repérée. Et j’ai aussi déjà marqué quelques points dans la course à la qualification, alors pourquoi pas… »

Nul doute que la famille Topolovac rejoindra alors en bloc les tribunes de la Place de la Concorde à Paris où seront disputées les compétions olympiques de basket 3 contre 3. En attendant, on peut les croiser très régulièrement sur le parquet du gymnase Anatole-France.

• FRED LAURENT

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