Portrait – Ouafa, l’artiste-pâtissière

Après le portrait de Fatoum dans notre dernière édition, une jeune pâtissière de 15 ans, c’est la quadragénaire, Ouafa qui se raconte dans nos colonnes.

© Julien Ernst

Ouafa, originaire de Picardie, a fait son premier gâteau de crème au beurre pour un mariage de 250 personnes au même âge que Fatoum, 15 ans.

Aujourd’hui, elle a sa société. Elle a fait de sa passion un projet de vie et invite les Stanois à découvrir ses oeuvres.

Elle arrive un peu essoufflée à la rédaction de Stains actu, car elle apprécie la ponctualité. Très élégante dans sa tenue de pâtissière tirée à 4 épingles, sur son visage, elle porte un resplendissant sourire, sur ses mains, deux plateaux sur lesquels trônent de véritables oeuvres d’art : des gâteaux trompe-l’oeil, juste magnifiques.

Elle tenait à les partager en images avec les lecteurs du journal de sa ville et les faire goûter, ce que nous avons eu le privilège de faire : « aussi bons que beaux ! » Enfant, la pâtisserie était un simple loisir, comme cette fois où elle confectionne un gâteau d’anniversaire pour son amie Delphine et le transporte dans le train de chez elle à la ville où elle fait ses études : Creil, rien que pour lui faire plaisir. En effet, le rêve de la Picarde était de devenir styliste.

Après l’obtention de son bac+2 dans le domaine, elle travaille dans l’immobilier un an, puis dans le prêt-à-porter dans un magasin de robe de mariée. « Je me marie à ce moment », ajoute-t-elle. « Enceinte, j’arrive dans mon appartement du Clos Saint-Lazare. Et avant même la naissance de ma fille, je me retrouve maman solo.

Mon unique priorité devient alors celle d’élever ma fille, d’être constamment près d’elle pour répondre à ses besoins », la jeune maman est subjuguée par cet enfant. Les années passent, Ouafa, artiste dans l’âme, se voit un jour relever un défi : créer un gâteau Cars pour l’anniversaire du neveu d’une dame croisée au hasard.

« J’y ai passé la journée en donnant tout de moi. Je ne comptais pas être payée, mais elle a insisté, je n’en revenais pas , et c’est à ce moment là que je me dis que peut-être… », Ouafa accepte ensuite de faire quelques commandes qui viennent à elle par le bouche-à-oreille.

Puis, dans son quartier, elle tombe sur le Bus de l’initiative qui fait des arrêts aux quatre coins de la ville tout au long de l’année, pour venir à la rencontre des habitants au pied de chez eux, et qui réunit plusieurs partenaires autour de l’emploi et de la formation.

Bingo ! Ouafa est accompagnée et crée sa société : La Maison Chbiki. Ce nom est un hommage à son père, son patronyme. « Il a toujours cru en moi et m’a toujours soutenue », raconte-t-elle émue. Marchés de Noël, prestations pour différentes villes ou réceptions d’entreprises, elle s’épanouie, prend confiance et développe sa marque. Sa créativité n’a pas de limite.

Elle développe des concepts aussi étonnants que poétiques, comme des gâteaux revisités qui s’envolent dans des sphères ou des figurines en chocolat. Elle innove sans cesse car chaque commande est unique, portée par cette conviction qu’un chef-d’oeuvre peut aussi être un moment de partage, d’émotion et de gourmandise.

« Ma devise est le plaisir de faire plaisir et je me l’applique chaque jour.Pour chaque client, je prends le temps d’avoir une entrevue pour comprendre la demande et la visualiser. Et maintenant que j’ai une petite équipe derrière moi, on fait mieux de jour en jour » confie-t-elle les yeux pétillants. Elle nous montre ses réseaux sociaux, sur lesquels elle est très active, son dernier buffet crée pour l’association Puissance des liens au restaurant stanois L’ Alcazar.

Que dire à part : « quel spectacle ! » Des fleurs comestibles, des gâteaux en mouvement, des feuilles d’or, des gauffres au saumon… le tout présenté avec raffinement. « Mon produit signature du moment sont les trompes-l’oeil revisitant la cuisine du monde et ma gamme sphère a trois options : non sucré, sucré à votre guise ou sucré naturellement. » Le mieux est que les gourmands tentés de découvrir les oeuvres de Ouafa se rendent sur ses réseaux sociaux.

• C.S

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