Prévention et Sécurité – Que fait la ville en la matière ?
Un président de la République giflé par un citoyen, des médias en boucle sur la spirale de la violence, des Français inquiets sur ce sujet…
Face aux défaillances régaliennes de l’État sur la ville, que fait la municipalité ?
« Nous sommes la ville de Seine-Saint-Denis ayant obtenu le plus de postes supplémentaires, huit policiers en tout, pour notre commissariat en mai dernier », constate le maire pourtant conscient que « le compte n’y est toujours pas ». Cette « distinction » serait due au recours
engagé contre l’État depuis 2018 qui pointe des défaillances en particulier dans le domaine de la sécurité ? Azzédine Taïbi en est convaincu.
De son côté, l’équipe municipale a décidé d’augmenter de 50 % le nombre de policiers municipaux d’ici la fin du mandat. Objectif : continuer notamment les rondes nocturnes pour lutter contre les ouvertures de commerces la nuit et qui créent des troubles.
ENFIN LES MÉDIATEURS DU GIP
Des rondes nocturnes, ce sera aussi la mission des médiateurs. Ils iront en particulier à la rencontre des attroupements d’individus qui provoquent des nuisances. Le 3 juin dernier, le dossier stanois a été présenté en préfecture, dans une commission à huis clos.
Quel co-financement a été acté ? Combien de médiateurs ce Groupement d’intérêt partagé (GIP), composé majoritairement de la ville et de bailleurs, comptera ? Quelle sera la proportion de Stanois embauchés ? Quand pourront démarrer les recrutements et les tournées ? Le résultat est encore attendu en mairie, mais l’un des trois scénarios proposés a donc été choisi.
Les négociations sur ce dossier sont très longues, mais les Stanois connaîtront bientôt l’issue. La ville, elle, a d’ores et déjà prévu un budget annuel minimum de 50 000,00 euros durant trois ans.
PLUSIEURS ÉTUDES EN COURS
En attendant ce GIP, la ville a mis en route un plan de lutte contre les violences. Ce dernier se nourrit du soutien aux actions citoyennes, telle la marche de février 2020 prolongée par plusieurs rencontres publiques. « Les Stanois qui veulent s’impliquer peuvent contacter la chargée de mission affectée à ces questions en mairie. Ceux qui ont des idées ou des propositions aussi », précise le maire.
Ce plan contre les violences vient également se nourrir de diverses conférences, comme les échanges réalisés avec le juge Rosenczveig et Hasma Hussein, directrice de l’association Prevanet ou l’intervention du sociologue Marwan Mohammed, sociologue qui travaille entre autres sur les rixes, les bandes organisées et les sorties de délinquances, auprès du maire.
Enfin, la ville met en place des formations pour ses agents sur les questions de violences. La prochaine est par exemple destinée à l’ensemble du service Jeunesse courant juin.
Le plan municipal de lutte contre les violences sera consolidé à l’automne avec les résultats d’une étude menée par un cabinet indépendant, en cours actuellement. Ce dernier préconisera un déploiement d’actions qui sera présenté lors de la prochaine rencontre plénière
du Conseil local de la sécurité et de la prévention de la délinquance (CLSPD).
En attendant, le cabinet livrera une première partie de son travail : le résultat du diagnostic local de sécurité et les enjeux, tenant compte de la crise sanitaire. Cette analyse devrait être consultable sur le site Internet de la ville.
DIALOGUE ET RAPPELS À LA LOI
En principe, dès le mois de septembre, le maire et quelques adjoints auront la possibilité de notifier des rappels à la loi aux mineurs qui seraient à l’origine d’incivilités. Les parents seraient invités dans ce cadre.
Un rappel des droits et devoirs, suivi au besoin d’une orientation et d’une obligation de rencontre tous les deux mois pendant un an.
Bref, l’action municipale en matière de tranquillité publique se présente donc comme offensive sur la prévention et la sensibilisation, mêlant les sanctions indispensables.
DES CHIFFRES QUI EN DISENT LONG…
50 % d’augmentation de l’effectif de police municipale d’ici la fin du mandat. 8 postes supplémentaires au commissariat de police nationale.
50 000 euros annuels investis par la ville dans le GIP médiation de nuit.
1 mois de septembre durant lequel le maire commencera les rappels à la loi aux mineurs commettant des incivilités et le CLSPD se teindra.
17 juin, une formation des animateurs Jeunesse de la ville aura lieu
1 contact pour les citoyens qui voudraient s’impliquer ou faire des propositions, laetitia.nonone@stains.fr ou 06 09 11 65 70.
• CAROLE SAPIA
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