SANTÉ EN DANGER – Jusqu’aux pharmacies en grève

Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses notamment de santé en 2025, dont 500 millions visant le déremboursement de médicaments. À Stains, fait rare, les pharmacies ont fait grève de garde. D’autres grondes se font entendre dans le pays alors que le Premier ministre pourrait tomber le 8 septembre.

© Dragan Lekic

« Les pharmaciens se sont, depuis le début, beaucoup investis dans la substitution et, maintenant que le travail est fait, on veut, en plein été, et sans négociations valables, leur diminuer drastiquement la marge sur ces produits génériques.

Ceci met en péril l’économie d’un grand nombre d’officines, surtout celles de proximité et en zone rurale. Donc fermetures et licenciements à prévoir ! » Les pharmaciens de la ville ont répondu à la grève nationale des gardes car ils sont inquiets de la coupe budgétaire annoncée par le Premier ministre François Bayrou. Et ce n’était qu’une première, assurent-ils.

« Car, à l’heure où on parle de plus en plus de déserts médicaux, on aura des déserts pharmaceutiques en plus ! N’oublions pas que nous assurons de plus en plus de services comme les vaccinations, dépistages, etc., rappellent les pharmaciens stanois. La fermeture de ce week-end était faite dans le but de marquer le coup auprès des patients, afin qu’ils réalisent ce qui se passera si nous devenons massivement des fantômes. D’autres actions sont prévues en septembre. »

L’APPEL DU 10 SEPTEMBRE

Et notamment « Bloquons le pays le 10 septembre prochain ». Depuis quelques semaines, cet appel fait de plus en plus de bruit sur les réseaux sociaux, jusqu’à trouver un écho dans le monde politique et syndical, mais aussi dans la population. Son objectif ? Contester les 44 milliards d’euros d’économie annoncés par François Bayrou, en boycottant et en manifestant. Lundi, le Premier ministre a annoncé engager la responsabilité de son gouvernement, il pourrait donc tomber dès le 8 septembre. Car sur le papier, il semble impossible à François Bayrou d’obtenir la confiance des députés en l’absence de majorité.

Mais confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de 44 milliards d’euros par les opposants comme dans les sondages, il a choisi cette option. Et le choix de cette date, deux jours avant l’appel du 10 septembre ne peut pas être un hasard. À suivre.

• CAROLE SAPIA

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