Vidéo – verbalisation – Les incivilités seront filmées et punies

Le 1er mars, les secteurs Louis-Bordes, Paul-Vaillant-Couturier, Aristide-Briand et Jean-Jaurès seront sous vidéo-verbalisation avec des caméras à 360 degrés qui filment sur plusieurs centaines de mètres. La fin des incivilités sur ces points noirs a sonné. Reportage.

Les deux téléopérateurs de la Police municipale accompagneront les agents assermentés pour détecter les infractions. (La loi oblige à éteindre les écrans lors de prises de vue et en présence de personnes non assermentées). ©Julien Ernst

Une, deux, trois voitures en double file. Un bus bloqué. Un camion, non deux, qui essaient de circuler. Des coups de klaxons. Des noms d’oiseaux… il est 16h avenue Louis-Bordes. Et ce n’est pas encore l’heure de la sortie des classes. On est lundi. « Chaque jour, c’est la même histoire », s’agace cette Stanoise qui avoue être vigilante pour traverser. « Certains comportements m’effraient vraiment ».

Pourtant, la police municipale confirme y passer une à deux fois par jour et dresser entre 15 et 20 procès-verbaux quotidiens sur cette zone. « Le problème est qu’il n’y a pas que ce point noir. Avenues Paul-Vaillant-Couturier et Aristide-Briand mais aussi rue Jean-Jaurès, c’est le même tableau. Et cela s’ajoute à nos autres missions de protection des Stanois. Le système de vidéo-verbalisation qui sera effectif au 1er mars permettra de verbaliser chaque contrevenant sur ces 4 secteurs en continue la journée, par un seul agent. » Aucune incivilité n’échappera donc à ces cameras de 360 degrés qui filment sur plusieurs centaines de mètres.

« Et pourtant, ce ne seront pas les caméras qui décideront mais bien l’humain », explique-t-on dans les locaux de la police municipale. Dans lesquels plusieurs mètres carrés sans fenêtres abritent 6 écrans (4 de plus seront livrés dans les jours qui viennent) qui sont visionnés en journée et en continue par deux opérateurs. « Ils sont nos yeux pour que nous puissions intervenir le plus vite possible », explique la responsable d’équipe en charge CSU.

« Grâce aux 48 caméras de vidéo-protection réparties sur la ville, qui seront renforcées par 8 autres d’ici fin mars, ils font ce qu’on appelle de la surveillance générale : un accident, une agression, un feu… ils peuvent le signaler par radio en quelques secondes à l’équipe qui est sur le terrain. En cas de fuite, ils peuvent suivre les individus en passant d’une caméra à l’autre et guider les policiers municipaux. » Cette vidéo-protection est réglementée par la Cnil, « nous ne voyons pas dans les propriétés privées et nous n’entendons pas ce que disent les gens dans la rue ».

Ces anges gardiens au sens aiguisé de l’observation, capables de repérer un comportement suspect par exemple, vont se voir confier une autre mission, celle d’accompagner la vidéo-verbalisation.

Ce genre d’infractions, constaté cette semaine avenues Paul-Vaillant-Couturier et Louis-Bordes, seront verbalisées grâce à des caméras à partir du 1er mars. ©Julien Ernst

PLUS DE CAMERAS ET D’ÉCRANS
La vidéo-surveillance va agrandir son parc de 8 caméras dans quelques jours. Stains en compte actuellement 42. Quatre écrans supplémentaires seront installés dans le Centre de supervision urbain (CSU) au poste de police municipale portant son chiffre à 10 (plusieurs caméras sont visibles sur un seul écran). 4 caméras de vidéo-verbalisation rentreront en fonction le 1er mars. Deux supplémentaires pourraient s’ajouter en cas de résultats positifs.

©Julien Ernst

1ER MARS, LA FERMETÉ
Ce ne seront pas eux qui pourront verbaliser. C’est un policier municipal assermenté qui le fera à partir du 1er mars. Il sera à côté d’eux pour apprécier la situation, la gêne occasionnée, la nature et la durée de l’infraction avant d’engager la verbalisation qui sera immédiatement transmise au centre national de traitement de Rennes (CNT). Et ce, en continue et sur les 4 points noirs en simultané.

« Bien évidemment, une voiture qui déposerait une personne à mobilité réduite à La Poste en s’arrêtant quelques secondes ne sera pas verbalisée. Mais, celle qui s’arrête en double file ou stationne sur un passage piéton pour aller chercher une baguette ou un paquet de cigarette, la réponse sera la fermeté. Elles seront verbalisées », affirme la cheffe de la Police municipale. Tout comme un stationnement sur le trottoir ou une livraison qui ne se ferait pas en bonne et due forme.

Mais pas seulement, désormais sur ces 4 zones stanoises signalées par des panneaux, toutes les infractions au Code de la route seront réprimandées. La vidéo-verbalisation pourrait se révéler comme une solution durable pour changer les comportements et rendre aux piétons et automobilistes un espace public plus sécurisé et apaisé. Cette première expérimentation le prouvera certainement.

2 QUESTIONS À… AZZÉDINE TAÏBI

À partir du 1er mars, un système de vidéo-verbalisation sera effectif en ville. Pourquoi avoir fait ce choix ?
C’était un engagement inscrit dans le projet d’actions municipales. C’est aussi une demande de nombreux habitants que je rencontre lors des réunions de quartiers par exemple. Mais c’est surtout une réponse ferme aux incivilités insupportables et aux infractions commises dans nos rues. Elles représentent de vrais dangers. Aujourd’hui, après des années de prévention et de sanctions ponctuelles que la Police municipale pouvait dresser ne pouvant pas être partout en même temps, nous passons par la technologie qui sanctionnera chaque infraction sur quatre zones points noirs.

Avant de s’étendre davantage?
Certainement. Mais avant nous ferons un bilan de cette vidéo-verbalisation d’ici quelques mois. Je suis persuadé que ce système va apaiser l’espace public sans rentrer dans le tout sécuritaire. Car, la cheffe de la Police municipale, mon équipe et moi partageons la même philosophie, celle de protéger tous les Stanois avec l’objectif de garantir la tranquillité publique.

• C.S.

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