Journée Internationale des Droits des Femmes – “C’est forcément très fort et très puissant”

Kareen Guiock-Thuram rend hommage à Nina Simone avec un concert vendredi 8 mars à 20 h à l’Espace Paul-Éluard.

Stains Actu a échangé avec elle à quelques jours du spectacle. Interview.

© alicelemarin

Pouvez-vous nous parler de l’album que vous présentez sur scène le 8 mars ? Et quel sens a cette date pour vous ?

L’album que je présenterai sur scène le 8 mars est un hommage à Nina Simone et à son talent. Pour moi, c’est une immense chanteuse et musicienne de jazz mais aussi une personnalité extraordinaire.

Elle a mené des combats qui ont du sens. Elle n’a jamais abandonné malgré une vie de souffrance de racisme, de violences conjugales et de bipolarité. Mais elle reste une divine artiste et une femme engagée. Elle s’est battue pour l’émancipation des femmes mais aussi pour l’égalité entre les hommes et les femmes de tous horizons et de toutes couleurs.

Donc évidemment le 8 mars, la Journée internationale de la défense des droits des femmes j’aime bien le dire comme ça- est une date particulière. Les droits des femmes sont le fruit d’une conquête difficile mais restent fragiles. Rendre hommage à Nina Simone en cette journée, c’est forcément très fort et très puissant.

L’engagement de Nina Simone est reconnu de tous, est-ce que Kareen est aussi une militante ?

Alors moi je ne me considère pas comme une militante. Je trouve que le militantisme a pris un sens qui nous détourne de la cause, du sujet. Je préfère ne pas être militante si mon message passe mieux en tant qu’artiste. Je m’explique : aujourd’hui un militant peut être vu comme extrémiste alors que le fondement c’est de défendre des causes.

Vouloir l’égalité entre les hommes et les femmes ça ne peut pas être une cause discutable. Elle est des plus justes ! Tout comme l’égalité entre tous les hommes, d’où qu’ils viennent et quelles que soient leurs couleurs de peau et leurs religions. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi tout le monde n’a pas admis ce fait. Le questionnement est ailleurs. Il faudrait plutôt poser la question à ceux qui refusent ou nient cette égalité. Leur posture m’intrigue.

Comment conciliez-vous votre vie de journaliste et celle de chanteuse ?

Le tout est une question d’organisation, de planning. Je m’organise en amont et les notifications sur le téléphone m’aident beaucoup (rires). Effectivement, aujourd’hui, mon temps se répartit entre 66 minutes sur M6, un magazine hebdomadaire que je présente et la musique avec notamment cette tournée.

Donc, une partie de la semaine est dévolue à 66 minutes et le reste à la musique. Parfois, cela s’entremêle et se chevauche. Mais, j’essaie de gérer en bonne intelligence. Ce n’est pas toujours évident, mais j’ai trouvé un bon rythme avec l’idée que ce soit fluide.

L’objectif est que les équipes avec lesquelles je travaille ne subissent pas ma carrière que ce soit en musique ou sur M6. Lorsque je suis journaliste c’est à 100 % et inversement quand je chante.

Quels types de musiques écoutez-vous et quelles sont vos inspirations ?

Évidemment la musique je vis avec. J’écoute beaucoup de jazz, de soul mais du hip-hop aussi. En ce moment, je savoure le travail d’une artiste que j’adore, Rachel Keen, connue sous le nom de scène de Raye. Une auteure-compositrice- interprète britannique dont la musique se déguste. Son album me bouleverse. Elle a d’ailleurs été récompensée aux Brit Awards à six reprises. Je suis très éclectique, j’aime la musique dans tous ses genres.

Que diriez-vous aux Stanois pour les inviter à venir à votre concert ?

Je leur dirai : le concert a lieu un vendredi ce qui marque la fin d’une semaine. Et ces dernières sont toujours chargées, toujours difficiles. On a envie de prendre soin de soi, on a envie d’apaisement et je pense qu’ils trouveront tout cela lors du concert. Alors venez vendredi !

• PROPOS RECUEILLIS PAR R.H.

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