Portrait – Xavier Delarue dévoile ses secrets sur scène

Basket, téléréalité, série, et maintenant one man show. Enfant du Clos, Xavier Delarue ajoute une nouvelle corde à son arc avec son spectacle, qu’il vient jouer à Stains en novembre. Un moyen de se raconter avec humour.

© Julien Ernst

« Ça n’a pas changé, c’est ça Stains », rigole Xavier Delarue alors qu’un avion survole bruyamment la ville. L’enfant du Clos Saint-Lazare, qui a parcouru la France comme basketteur, connu la médiatisation avec Secret Story et l’univers des séries comme comédien, revient à Stains. En tout cas le temps d’une soirée pour présenter son one man show, Origines dans la ville de son enfance. « Jouer à Stains ça me paraissait une évidence », sourit le comédien.

D’ailleurs, ce spectacle n’aurait peut-être pas vu le jour sans les rencontres faites dans sa jeunesse. L’ami d’enfance notamment, Jacky Ido, comédien, qui lui a conseillé de se lancer dans l’écriture il y a un an. « On a grandi ensemble au Clos. On a usé nos chaussures sur les terrains de baskets », se souvient Xavier. Car, si le retour du comédien se fait sur la scène, tout a commencé au pied des paniers.

Âgé d’une dizaine d’années, Xavier Delarue arrive de Paris au Clos Saint-Lazare avec son frère et sa mère, en 1991. « Ça a été un dépaysement. On est arrivés du Paris carte postale au Clos Saint-Lazare, en plein coeur du 93. C’était un nouveau climat. » Et pour s’adapter, l’adolescent troque le ballon de foot contre la balle orange. « Je me suis transformé en basketteur parce que mes nouveaux amis jouaient au basket. J’y jouais tous les jours, sur le terrain du Clos. J’ai mis ma tristesse et ma rage dans ce sport. »

« JE DOIS BEAUCOUP À CETTE VILLE »

Après une année de basket de rue, il rejoint l’Espérance sportive de Stains. Un moyen de se perfectionner avant que les choses ne s’accélèrent lors d’une détection aléatoire, à Paris. Repérés, Xavier et Jacky intègrent alors le PSG. « J’ai joué au PSG pendant une saison puis je me suis retrouvé à l’ASPTT-Paris, puis à Niort. À l’époque, je n’avais pas l’idée de devenir professionnel. Je ne connaissais pas les niveaux. »
Pas encore majeur, le Stanois quitte déjà le Clos, sans oublier sa ville. « Je dois beaucoup à cette ville, le fait d’être devenu basketteur avec l’ESS, puis basketteur pro », résume aujourd’hui Xavier Delarue.

C’est à partir de son aventure niortaise, qu’il gravit les échelons passant d’amateur à semi-professionnel puis professionnel, en passant par Feurs dans le département de la Loire, où est né son premier fils, ou encore Rouen. « Ça a été une étape charnière pour moi. Le club a été champion de France et j’ai été le meilleur marqueur français cette saison-là. »

À 29 ans, échaudé par une saison difficile à Nanterre, le basketteur prend alors un chemin de traverse. Direction la téléréalité. « À l’époque, je me disais que le basket ne serait pas toute ma vie et qu’il fallait que je pense à tester de nouvelles choses. » Ils ont la possibilité, avec son ex-femme, Tatiana Levasseur, de participer à la première saison de Secret Story. « On ne savait pas trop dans quoi on rentrait. C’était le saut dans l’inconnu et la médiatisation. Et une fois diffusé, ça a été l’explosion totale. » Le succès de l’émission le fait connaître du grand public et découvrir un nouveau monde. De quoi se perdre dans le show-business.

« Je suis rentré dans la spirale de la médiatisation, du star-system. J’ai hésité à arrêter le basket. Mais mon coach de Levallois, m’a un peu réveillé. » Le sportif reprend alors le fil de sa carrière et joue sur les parquets de Besançon, Quimper et Clermont-Ferrand, avant Montréal, pour son dernier challenge. Une fois sa retraire prise, en 2013, vient la question fatidique de la suite.
Après quelques expériences en téléréalité peu concluantes, Xavier Delarue atterrit de nouveau devant les caméras, pour de la fiction cette fois-ci. « Je suis rentré dans la série Les Mystères de l’amour pour un tournage de deux jours. Le producteur a aimé, écrit mon personnage et je suis resté cinq ans. C’était du soap à la française, c’était très formateur. »

Quand l’expérience s’arrête, à la même période que sa séparation, l’acteur prend un temps pour faire le point. Et l’écriture d’un spectacle pour se raconter apparaît finalement comme une évidence. « J’ai écouté les conseils de Jacky Ido. Le Comte de Bouderbala m’a aussi donné des clés et relu ma première version. J’ai rodé mon spectacle chez lui, au théâtre République. » Son enfance à Stains, son parcours de basketteur ou encore ses passages à la télévision, c’est l’occasion de revenir sur son histoire, avec humour. « J’assume tout et j’en rigole. C’est une thérapie », résume Xavier Delarue, qui prépare désormais son passage à l’Espace Paul-Éluard avec quelques surprises. •

J.B

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