« Toit temporaire » du Clos – Les contours du centre d’hébergement d’urgence se dessinent

La nouvelle rénovation urbaine du Clos Saint-Lazare ne sera pas achevée avant 2028.

Pendant ce temps, des espaces sont inoccupés, comme le terrain situé avenue Stalingrad, entre la station Total et la tour 6. Il va accueillir un centre d’hébergement pendant quelques temps.

© Julien Ernst

Le plan d’installation temporaire d’un centre d’hébergement d’urgence au Clos se précise. Ce projet, pour accueillir des femmes et leurs enfants, est porté par Toits temporaires urbains, le Conseil départemental, Plaine commune et la ville de Stains. Lundi 3 juin, les habitants et acteurs du quartier ont participé à un atelier de concertation pour échanger et lever les interrogations sur ce projet.

TRENTE FAMILLES HÉBERGÉES

« Nous avons travaillé pour élaborer une solution de bâtiment déplaçable mais qualitatif », a expliqué Camille Picard, dirigeante de Toits temporaires urbains, qui va construire les locaux. Avec 1 500 mètres carrés, répartis sur trois niveaux, le bâtiment principal devrait loger une trentaine de familles. On y trouvera aussi des espaces communs pour l’accompagnement social des femmes.

Comme prévu initialement, ce projet va aussi intégrer un local pour l’association SFMAD (Solidarité formation mobilisation accueil et développement), en attendant qu’elle puisse rejoindre son nouveau local, prévu dans la rénovation du Clos. « Nous souhaitons accompagner le projet du centre d’hébergement, a réaffirmé la représentante de l’association. Nous avons des activités qui correspondent aux besoins des femmes et de leurs enfants que ce soit à travers le centre de loisirs, la crèche ou encore l’aide proposée par un juriste spécialisé en droit des étrangers. »

Michaël Jacques, coordinateur des Enfants du canal, a salué ce projet, proche de celui porté par l’association à Stains. Il a aussi rappelé l’importance d’un accompagnement global des femmes hébergées, à travers l’emploi, la formation pour qu’elles trouvent un logement.

La directrice générale adjointe de l’association la Main tendue (choisie comme gestionnaire du centre) a aussi détaillé la composition de l’équipe du lieu, en réponse à des questions d’habitants. Une assistante sociale est prévue pour trente familles : « C’est le ratio que l’on a à la Main tendue », a souligné Sylvie Pottier. Avant de lister les autres salariés qui entoureront les habitantes et leurs enfants : un agent d’accueil présent 24h/24, un chef de service, une assistance sociale, un éducateur pour jeunes enfants ou une auxiliaire de puériculture, une maîtresse de maison et trois « permanents de vie ».

DES QUESTIONS AUTOUR DE L’APRÈS

« Comment intégrer l’esprit temporaire auprès des usagers ? Comment les femmes trouveront-elles un logement en deux ou trois ans ? Comment ça se passera au moment où le centre d’hébergement devra quitter les lieux ? » Au-delà du fonctionnement du centre d’hébergement lui-même, la question de l’après est revenue dans les questions de nombreux interlocuteurs. « Cela fonctionne avec le principe de l’intercalaire, que l’on a déjà expérimenté ailleurs.

Dès l’admission, on prévient la famille que c’est une solution temporaire. C’est la base de l’hébergement d’urgence », a informé Sylvie Pottier. La représentante du Département a aussi mis en avant l’engagement de la Seine-Saint-Denis : « D’ici trois ans, le Département sera en mesure de proposer des logements à ces personnes. On a un engagement moral et juridique pour reloger les familles. »

Pas de quoi lever tous les doutes des participants, qui ont rappelé la crise du logement qui touche tout le pays. « Le maire s’est engagé pour aider, si besoin, à relocaliser le dispositif », ont indiqué les représentantes du service urbanisme de Stains. L’occasion de rappeler aussi que ce projet hébergera en priorité des Stanoises.

J.B.

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