Réemploi de déchets – un projet qui ne peut que prendre racines
Le cimetière de Stains est le théâtre d’une expérimentation originale, celle d’un travail autour de la valorisation des déchets végétaux par le réemploi. Stains actu vous explique tout.
En ce lundi matin, des coups de marteaux résonnent dans le cimetière. En s’approchant, on découvre deux jeunes femmes s’activant au milieu de palettes. La responsable du site communal est à leurs côtés et explique immédiatement. « Les poubelles du cimetière recueillent essentiellement de nombreuses plantes, fleurs et divers contenants.
Dans l’idée de réduire cette quantité de déchets, donc leur traitement et leur transport et par conséquent leurs émissions de gaz à effet de serre, nous avons commencé un travail autour de la valorisation des déchets végétaux par le réemploi. Juliette et Morgane de l’association Racines sont en train de construire les bacs de récupération que nous allons installer d’ici quelques jours.»
L’idée est en effet de mettre 3 bacs construits avec des palettes de récupération à 5 endroits différents de cet espace de 6 hectares : un pour y déposer les plantes et les fleurs séchées, un autre pour les contenants plastiques ou en terre cuite et un dernier pour les broyats et feuilles mortes. Les visiteurs seront invités à les utiliser, les trois agents qui entretiennent le cimetière se prêtent déjà au jeu.
« Regardez, nous avons exposé à l’entrée du cimetière ce que nous pouvons faire de ces déchets. Ici, ce sont de chrysanthèmes avec un contenant récupéré. Là, ce sont des fleurs séchées qui peuvent devenir un objet de décoration », montre tout sourire Morgane. Juliette, elle, continue d’arracher, assembler et clouer les palettes.
Les deux se mettent ensuite à l’unisson : « Nous allons aménager le petit jardin du cimetière pour les usagers. Mais, nous nous en servirons aussi pour notre atelier avec les familles du centre d’hébergement du Mesnil. Nous souhaitons développer d’autres partenariats, par exemple sur Stains avec Les Jardins familiaux ».
Les deux jeunes femmes confient qu’il y a un an encore, elles étaient travailleuses sociales. « Au fil de nos missions, nous nous sommes rendu compte du bénéfice thérapeutique de mettre les mains dans la terre. Nous nous sommes formées et avons fait des stages, notamment à La Ferme des possibles, avant de nous lancer dans cette association. Nous organisons une vente à prix libre sur Paris tous les mois. Ainsi, les gens qui ont peu de moyens peuvent en profiter. Nous débarrassons aussi quelques fleuristes pour alléger leurs déchets. Nous viendrons vider les bacs du cimetière avec des vélos cargo électriques. L’idée est de séduire aussi d’autres cimetières avec cette expérimentation stanoise. »
En effet, c’est la première fois qu’un projet sous cette forme est mené dans un cimetière. Par exemple, Strasbourg, dans un projet similaire, a obtenu de bons résultats.
• C.S.
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